Un vaste duplex dans un cadre Haussmannien. L’espace a été découvert par l’Architecte à la demande de ses clients ; la conception de ce cocon, grandiose mais familiale, a bénéficié d’une formidable liberté créative.
L’enjeu fut d’inscrire ce lieu dans une histoire qu’il n’a pas réellement connu, de lui donner l’aura des maisons qui ont toujours existées. Ce sentiment se transmet par les moulures parfaitement préservées, les carreaux d’inspiration du 19ème siècle, qui recouvrent la salle de bain de maitres et auxquels la cuisine fera écho. L’appartement bien que franchisant de nombreuses frontières, ne perd à aucun moment le fil de son origine Haussmannienne.
Employant la modernité comme le prolongement des meilleurs codes du passé, l’appartement porte le sceau de la haute couture, de la majesté parisienne, transcendant les acquis, réinventant, dans la finesse et le naturel.
La lumière qui s’y déverse révèle des blancs, gris et noirs, autant de signes de l’élégance, de la paix de l’œil, du culte de la beauté classique, qui puise ses contrastes dans les absolus plutôt que les tendances.
De cette gravure jaillit un bleu roi qui emporte les salons dans la rêverie, les bibliothèques jumelles en constituent alors les remparts.
Cette grâce, si précieuse, est néanmoins accompagnée par la douceur de générations qui se rencontrent. La poésie est présente dès l’entrée où l’on observe une jetée de fleurs et de libellules de porcelaine s’envolant sur le mur.
L’enfance est rarement interprétée avec tant de délicatesse. La candeur qui illumine la chambre des plus jeunes ne contrarie pas l’éminence du décor, au contraire, elle devient l’un de ses joyaux. Les colibris imprimés sur les murs, le rose poudré des rideaux qui se nuance sur les tissus, les traces de pas des enfants cristallisées sur la moquette ; que de fragments d’une innocence, et d’une simplicité que l’on ne retrouve plus.